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Homosexualité : Que dit la loi au Bénin ?

 

carte de l'homophobie
Source: courrierenvrac.wordpress.com

Il n’y a pas de dispositions légales qui répriment expressément l’homosexualité. Mais si l’on considère dans un contexte culturel africain que l’homosexualité est contre-nature, cette orientation sexuelle reste un délit. 

On peut dire que « l’homosexualité est réprimée par les textes du code pénal applicable au Bénin. Lequel code est un héritage de la période coloniale. Ce sont les dispositions du code pénal sur les atteintes aux mœurs qui sanctionnent l’homosexualité. Ces dispositions punissent de 6 mois à 3 ans et une amende de 4000 francs à 1 million quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe mineur ou de 21 ans », informe Me Freddy Houngbedji.

Mais  il insiste bien sur ce détail que c’est le caractère choquant de l’homosexualité qui est passible de répression. « De façon plus général c’est l’article 330 qui sanctionne toute personne qui aura commis un outrage public à la pudeur. On considère que le fait, pas d’être homosexuel mais d’avoir une  pratique homosexuelle est un délit passible des tribunaux. L’homosexualité peut se pratiquer entre les quatre murs d’une maison, jusque-là ça ne pose aucun problème à personne. Mais c’est l’exhibition au vu et au su de tous d’où l’outrage publique qui est réprimée par le code pénal au Bénin ».

Jusqu’aujourd’hui, aucun homosexuel n’a encore été emprisonné. Loreto depuis qu’il vit son homosexualité n’a jamais eu échos d’une répression ou violence quelconque sur un homosexuel. Preuve de la tolérance de la société béninoise selon Me Freddy Houngbedji : « A ma connaissance, aucun homosexuel n’a encore été condamné au Bénin. Ce qui semble révélateur soit de la tolérance de nos citoyens, soit de l’indulgence de nos magistrats. Et il y a bien d’autres dispositions bien que présentes dans le code pénal qui ne sont plus appliquées depuis plusieurs années. Je pense à la peine de mort qui est toujours dans notre code pénal mais qui n’est plus appliquée depuis plus de vingt ans. Je pense à l’adultère qui n’est quasiment plus appliqué en raison de discrimination et de sanction radicale à l’endroit des femmes adultères qui est plus lourde que la sanction applicable au mari adultère ».

Selon un proche des associations gays, quelques manifestations privées d’associations gays aurait été réprimées par certains éléments de la police.