Monde Académie m’a apporté la confiance.

13 octobre 2013

Monde Académie m’a apporté la confiance.

hermann boko‘’Monde Académie’’ m’a permis d’avoir confiance en moi. Et si je m’y attèle ‘’Mondoblog’’ me propulsera.

 Il n’y a que moi qui pourrais parler de ce que mes expériences professionnelles m’ont apporté. Celle que beaucoup de monde me connaît, c’est celle de  »Monde Académie ». Quelle fierté quand j’ai reçu ce mail dans ma boîte électronique qui me faisait savoir que je faisais désormais partie d’un cercle fermé. Le cercle appartenant à 68 talents –  pour cette seconde promotion, ils sont 69 – de tout le monde francophone : l’Académie de Journalisme du  »Monde » avec ce détail, que je sois le seul qui vienne de l’Afrique noir et du Bénin. C’est vrai ! Je ne suis pas le seul noir de  »Monde-Académie » ; il y a des français d’origines africaines. Je pense à Sephora Lukoki, Parisienne d’origine congolaise et à Pierre Mambi aussi. Ce 11 septembre 2012 sauf si je me trompe sur la date,  c’était beaucoup d’émotions, de pleurs et de joies. Je n’étais pas le seul. Camille Bordenet, lauréate de  »Monde Académie’‘ a aussi pleuré. Elle n’était pas la seule, C’est sûr qu’autant que nous sommes, nous les 68 de la première promotion de  »Monde Académie’‘ et encore plus ces 69 de la seconde promo, avions tous gémi à l’arrivée de ce mail que nous attendions impatiemment.

Quel sentiment peut-on éprouver quand on appartient à la promotion pionnière de l’Académie de Journalisme du Journal ‘’ Le Monde’’ ?

 Plus  que de la fierté, de la grandeur. Le sentiment que l’on appartient à une élite. Des académiciens ont eu tout de suite l’envie de devenir journaliste. Comme Sun-Yin Youn, Sud-Coréenne de  qui veut être correspondante du ‘’Monde’’ en Corée du Nord. Une pensée pour François Weigel qui doit-être en train de se promener actuellement sur les plages de Rio de Janeiro. Moi j’ai nourri l’envie de devenir Grand-Reporter.

Qu’est-ce qu’au fond Monde Académie m’a apporté ?

C’est-ce que j’aimerais partager avec qui me lira. ‘’Monde Académie’’ m’a prouvé que j’étais meilleur. De fait l’académie m’a apporté la confiance, m’a permis d’avoir confiance en moi. Et de refuser la phrase: « c’est trop compliqué ». Est-ce parce que je n’avais pas confiance en moi ? Non ! Mais parce qu’à un moment l’on m’a fait douter.

Je me souviens de tous ces moments passés dans nos lieux de stage au Bénin. On devait nous faire connaître les rouages du métier de journalisme. Chaque matin était un calvaire. On avait une peur d’écrire, digne d’un nouveau conscrit du prytanée militaire à qui on inculque l’esprit de discipline et de respect de la hiérarchie.

Je vous assure mes stages ont été un enfer. Parce que tu ne pouvais rendre un article sans qu’on ne te martèle ceci : « tu es nul. Tes papiers, je les ai mis à la poubelle ».

Mais il y a le respect que j’ai pour certains aînés comme Wilfried Léandre Houngbedji, Sabin Loumédjinon et bien d’autres… Eux, ils ont cru en nous. Je n’oublie pas Patrice Louis, professeur au CFJ-Paris et ancien correspondant du ‘’ Monde’’ en Martinique, qui m’a beaucoup conseillé et a mis à ma disposition ses contacts.

Devenir grand-reporter à 25 ans

monde académie photo
Crédit photo: Barney/ Rouillard/ Gobin pour le Monde

Au départ, on a commencé par me dire : « tu es très jeune, Hermann. Tu es très jeune pour aller en reportage ». Mais si je ne m’en vais pas en reportage comment vouliez-vous que j’apprenne le métier ?

C’était pour moi des moments très difficiles. Des moments de doutes. Fière de rendre un papier ?! Tu seras Très vite déchanté.

On m’a aussi dit : « Hermann ne peut pas être journaliste. C’est un petit qui s’est trompé de chemin et qui fait gaspiller de l’argent pour ses parents ». Celui qui a sorti cette phrase, journaliste de son État et qui de surcroît était mon professeur, avait oublié qu’à l’école, j’étais boursier. Beaucoup de médisances de sa part, quand il a appris que j’étais retenu pour ‘’Monde Académie’’ et que je bougeais pour Paris.

Ce n’est qu’après, qu’on nous a fait comprendre, nous qui nous retrouvions dans ce cas, qu’ils avaient peur de notre jeunesse.

Au Bénin, on m’a fait douter, beaucoup douter. Ce n’était pas le cas à Paris où on n’essayait de me faire comprendre, surtout au moment où ce doute me hantait que je faisais partie des 68 meilleurs du monde francophone. Mon parrain Pierre Lépidi, chef adjoint du service sport du journal ‘’Le Monde’’ s’y est attelé.

C’est pour cela que je dis : le plus grand présent que ‘’Monde Académie’’ m’ait donné et plus que ce que j’y ai appris, les techniques rédactionnelles, l’écriture journalistique, c’est la confiance.

Je suis le seule à savoir ce que Monde Académie, principalement le fait que je réussisse à ce concours  m’a coûté. Mais cela m’a aussi permis de connaître mes vrais amis.

Si vous avez la certitude que vous êtes bon, n’hésitez jamais et n’écoutez point. Parce que si vous écoutez, vous douterez et vous fléchirez.

Aujourd’hui je nourri une ambition : Celle d’être grand-reporter. Et un défi : celui d’être grand-reporter à 25 ans.

Merci beaucoup à Florence Aubenas, à Serge Michel et aux nombreux parrains et marraines d’avoir eu l’initiative d’ouvrir les portes du ‘’Monde’’ à des jeunes comme moi.

Bonne rentrée pour la saison 2

Hermann BOKO

 

 

 

Partagez

Commentaires

basidou
Répondre

Mes vives félicitations Boko. Tu l'as mérité je dirai. J'ai également participé à la première saison mais malheureusement ça n'a pas marché. ça me fait plaisir aujourd'hui que mon chemin croise un lauréat de cercle fermé. Tout souhaitant une bonne collaboration je prie Dieu que tu puisse relever les défis que tu t'ai lancés dans ce cercle fermé de Monde Académie.